Nous rentrons progressivement dans la dernière ligne droite des élections municipales. Sauf changement de dernière minute, cela se déroulera en mars 2026. Plus cette date se rapproche, plus les responsables politiques au pouvoir commencent à accélérer les « process » de décision. Et là, plus de débat, plus de travail avec la population, plus de concertation avec les autres mouvements politiques ! On tente de passer en force. Que la droite, actuellement dans l’opposition, ne se fasse pas passer pour des victimes de la tyrannie de l’actuelle majorité. Il faut savoir que dans les métropoles qu’elle gouverne, c’est exactement la même hypocrisie démocratique ! La chose dite, passons aux deux sujets qui ont l’air d’avoir une urgence absolue d’après CUI-CUI et ses sbires.
Nicolas Mayer-Rossignol, récent perdant national et certainement en mal de reconnaissance, a décidé de porter une ribambelle de sujets à soumettre au conseil métropolitain de ce lundi 30 juin 2025. Tout doit y passer, au point que la séance a été avancée exceptionnellement à 17 heures. Nos malheureux élus vont avoir droit à une soirée marathon. Parmi les innombrables prises de décisions, deux ont particulièrement attiré l’attention des futures têtes de liste des municipales rouennaises.
Ainsi, Jean-Michel Bérégovoy (écologiste) et Marine Caron (Horizon / droite conservatrice) vont déclencher leur verbiage habituel pour donner à cette soirée, qui s’annonce soporifique, l’unique intérêt politique car, après-demain, on aura tout oublié. Tout va commencer en septembre.
Seulement voilà : ce conseil métropolitain pourrait sonner l’autorisation de dépenses pour deux projets hors-sol !
D’abord, il y a l’histoire de ce stade de « foutboule » que les écologistes dénoncent avec âpreté et justesse. Ça promet d’être folklorique et long !
Puis, il y a cet investissement colossal qui consiste à étendre le réseau de chaleur à hauteur de 100 millions d’euros.
Voyons les enjeux politiques de ces deux sujets.
ou quand cui-cui patine dans le luxe !
Le « fouteboule » ! Le patin sur glace à palet riquiqui ! Voilà donc deux disciplines qui demanderaient de nouvelles infrastructures importantes et nécessiteraient un investissement énorme et une étude de faisabilité coûteuse. Une étude pour deux projets lunaires. Un nouveau stade de football de 20 000 places et une nouvelle patinoire de près de 10 000 places. Voilà le sujet ! Les élus vont s’affronter sur cette délibération. Ici, on parle quand même de deux constructions qui coûteraient 260 millions d’euros au centime près. « Ces montants interrogent », nous dit Jean-Michel Bérégovoy, chef de file des écologistes de Rouen, grande entité démocratique comme tout le monde sait !
L’adjoint au maire, avec ses 18 ans d’âge bonifié dans l’axe PS-ECOLO, regrette l’absence de concertation sur ce sujet. Le pauvre, je le plains, dites donc ! « Regretter » la dernière année du mandat est répétitif. Il nous a fait le même coup lors des deux derniers mandats !
De plus, « Petit Béré » s’indigne que l’on ait monté une convention citoyenne coûteuse, et pour laquelle des « citoyens » ont donné leur sang, leur compétence, leur savoir-faire, pour finalement pondre des projets de renaturation qui ne verront peut-être jamais le jour à cause de deux projets faramineux de 260 millions d’euros.
EST-CE BIEN RAISONNABLE, CUI-CUI ?
Un réseau de chaleur dépensier
Pour le deuxième sujet, nous avons vu Marine Caron monter timidement au créneau sur les réseaux sociaux, s’appuyant sur la réflexion d’un groupe de travail issu du quartier de la Lucilline qui a décidé de sensibiliser les élus au projet lunaire d’étendre le réseau de chaleur de la ville.
Sous la houlette de Pierre-Emmanuel Brunet, le groupe de travail prévient du coût monstrueux de ce projet qui demande le vote du conseil métropolitain pour engager le travail.
« 100 M€ pour un nouveau réseau de chaleur : un service public rentable bradé à une DSP de 15 ans, sans transparence ni concertation ! »
« 1. 100 millions d’euros engagés… sans aucune étude rendue publique ! La Métropole prévoit un investissement colossal pour étendre le réseau de chaleur à hauteur de 100 M€ pour 50 km… À titre de comparaison, le réseau initial du MEDAR (VESUVE) (23 km) avait coûté 26 M€. Comment justifier un budget 4 fois plus élevé pour un réseau seulement deux fois plus long ? » (extrait du texte de M. Brunet)
Mais où se cache le loup ? Pourquoi un tel coût et pourquoi est-ce toujours le même cabinet d’études qui hérite de l’ensemble des commandes depuis des lustres ? Monsieur Brunet évoque une solution moins coûteuse, comme la mise en place d’une SEM (société d’économie mixte) « garantissant des prix justes ». Il prévient :
« La configuration posée au vote amènerait une forte facturation aux usagers. » Il affirme également dans son communiqué qu’aucune concertation n’a été mise en place. « Opacité ! »
À l’approche des municipales de 2026, la majorité métropolitaine accélère soudainement ses procédures sur des projets coûteux sans réelle concertation. Les critiques dénoncent, le manque de transparence, et la mise à l’écart des citoyens . Ce rythme forcé interroge et inquiète. Lundi soir, nous saurons de quoi il retourne politiquement. Tout le monde devra se positionner. les élus prendront leurs responsabilités. Ces projets pourraient plomber les financements de projets aboutis et détruire la capacité financière de la métropole.
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