La République a les pieds dans la vase et la gauche rouennaise sourit à la bienveillance
Vous le sentez venir l’air politique ? Plus lourd qu’un ciel noir de novembre. A Rouen , du côté de la place Saint-Marc, entre les stands de fromages et les tracts recyclables, on cause moins climat et plus colère. La France tangue, et Rouen avec. Dans les travées du marché, on n’entend plus seulement les « Avec ceci » des producteurs, mais les murmures d’une République fatiguée, qui constate l’arrivée imminente de l’extrême droite..
En mode « tous avec moi », les branches politiques de gauche soumettent leur bilan aux rouennais de la place st marc qui s’en balancent royalement ! « Les écolos défendent leur bilan renaturation ? Mais ils sont à côté de la plaque. Cette campagne municipale sera la campagne des thèmes nationaux ! » m’explique un ancien militant des verts qui ne veut plus entendre la ritournelle politique de petit béré.
Cui-cui en mode patriote de bazar
À écouter leurs discours, et les attaques de Houdan, future tête de liste de l’extrême droite rouennaise, Rouen deviendrait bientôt le dernier bastion de la civilisation face aux hordes de l’étranger, du gauchiste, du paresseux et du fonctionnaire (au choix, selon l’heure et la météo). Ils promettent le grand ménage, mais on devine surtout la poussière qu’ils s’apprêtent à soulever. c’est malheureux, mais ce discours passe plus facilement que celui des « pouf-pouf » ; Face au délire de s fascistes, une seule réplique : Une action réactive et forte et plus de bla – bla !
Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen bientôt candidat à sa réélection préfère pour l’instant se focaliser sur son bilan. Il fait ce qu’on lui a appris. Pourquoi pas après tout ! Mais il reste, comme les autres d’ailleurs : décalé face aux attentes de la population de la place st Marc et de Rouen. Et même si des gens se déplacent à ses réunions, ils n’en pensent pas moins !
La gauche locale roupille en pensant qu’un post Facebook remplacera une campagne. Le centre palabre et pense siphonner les voix de l’extrême en mettant en avant les thématiques qui font peur.. On annonce la République partout, mais qui la défend en fait ?
la gauche bourgeoise en mode »ni-ni mais quand même »
Nos élus locaux, eux, se la jouent modérés. Un petit discours humaniste le lundi, une photo de drapeau le mardi, et le dimanche, on sert la main de tout le monde au marché, y compris de ceux qui rêvent que la gauche soit éjectée de la majorité. C’est beau la cohérence en politique ! On veut rassembler sans savoir contre quoi on se bat, on parle de « dialogue » pendant que les haineux avancent leurs pions sur l’échiquier démocratique. Et Rouen, brave Rouen, regarde ça en silence, convaincue qu’ici, au pays de Jeanne, l’extrême droite ne prendra jamais. Erreur : elle est déjà là, en discours, en pensée, dans les replis du quotidien, quand on ferme les yeux devant une injustice ou qu’on rit d’une phrase de trop. pendant que les » sortants » font leur risettes dominicales sur la place, l’extrême droite parle aux exposants sans se montrer officiellement.
Alors oui, il faut se réveiller. Pas demain, pas au second tour. Maintenant.
Résister, ce n’est pas défiler avec un badge ou liker une tribune : c’est refuser chaque jour que la peur dicte nos votes et que la colère serve d’alibi à la haine. La vase monte lentement et il est temps d’enfiler les bottes.
Frédéric Quillet


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