, ,

Le funambule « moral » de Strasbourg

Avatar de Journal Espoir

J’ai redécouvert ce personnage lors d’un « débat » avec un certain Eric Z ! Si l’on
peut appeler ça un « débat », c’était une mascarade d’un vide abyssal, où le seul
« gain » que j’ai eu ; fut la perte de 666 neurones et, pour me réconforter et
récupérer de l’intelligence, j’ai revisionné un documentaire sur les chimpanzés et
leur structure sociale (1 milliard de fois plus passionnant d’ailleurs).
Cet énergumène qui avance avec la grâce approximative d’un équilibriste qui aurait
appris son métier dans un couloir de l’ENA : toujours perché entre deux certitudes,
l’œil rivé sur la prochaine caméra.

Raphaël Glucksmann, c’est un peu le moraliste de poche de la scène politique
française : compact, transportable, immédiatement disponible pour un commentaire
lyrique sur n’importe quelle tragédie du globe. Sauf la sienne.

À le voir, on croirait qu’il se nourrit exclusivement d’indignation lyophilisée.
L’homme a le verbe grave, les joues rosies d’ardeur civique, et cette faculté quasi
surnaturelle à détecter, à des kilomètres de distance, l’indignation qui rapportera le
plus de likes.

Sa boussole « morale », dit-on, est infaillible : elle pointe toujours dans la direction la
plus rentable. Son parcours ressemble à un musée des positions successives : un couloir où
chaque salle contredit la précédente avec une sérénité olympienne. Un champion en
la matière.

Hier, chantre de la gauche humaniste, puis analyste géopolitique sévère, puis
influenceur progressiste, puis candidat providentiel pour quiconque voulait habiller
d’un vernis éthique un vote par défaut.

On l’écoute, on sourit / il m’ennuie / m’énerve / me réconforte dans ma détestation et
mépris total de la classe politique… À l’instar de la majorité de sa classe, on se
demande toujours : parle-t-il pour convaincre, ou pour se convaincre lui-même ?
Glucksmann a ce talent rare : celui de transformer chaque nuance en slogan, chaque
dilemme en posture.

Il brandit la « morale » comme d’autres brandissent un parapluie : pour se protéger,
pas pour éclairer.
Son discours, saturé de bons sentiments calibrés, semble parfois animé par un seul
impératif : que sa conscience, sa pureté supposée, et son rayon de lumière intérieur
soient bien visibles sur la photo. Personnellement, je ne vois rien !

Et quand l’occasion de se poser en héros tragique de la lutte démocratique surgit, il
ne manque jamais le rendez-vous.

Quitte à confondre parfois conviction et communication, profondeur et marketing,
cohérence et storytelling. L’opportunisme n’est pas un défaut, chez lui : c’est une
méthode, presque un art. Une chorégraphie où chaque volte-face se maquille en
évolution, chaque oubli en prise de position courageuse, chaque imprécision en
vision.

Le plus ironique, dans tout cela, est peut-être qu’il se présente comme l’antidote à la
médiocrité politique… alors qu’il en épouse si souvent les contours : l’ambition polie,
l’indignation instantanée, l’agenda réglé au métronome des tendances sociales.
Raphaël Glucksmann n’est pas médiocre : la médiocrité, chez lui, a une forme
d’élégance. Elle est intellectuelle, propre, lavée à 40 degrés dans le grand tambour
du branding politique. Une médiocrité premium, estampillée « engagement
responsable ».

À force de multiplier les postures, il finit par n’en habiter aucune. On attendrait du
courage, on récolte des formules. On espérerait une vision, on obtient un
positionnement. On voudrait un leader, on reçoit un influenceur géopolitico-
sentimental.

Dans un paysage politique en ruine, on pourrait s’en contenter. Mais la question
demeure : peut-on construire l’avenir avec quelqu’un qui semble toujours en train
d’optimiser son présent et sa propre personne ?

Docteur Mansour

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *